Gestion des flux touristiques, entre revendications et solutions, les destinations font des choix.

3887 Vues(s) 26 juin 2019

Fréquentation intense, files d’attente interminables, destinations, sites naturels et culturels saturés ! Comment agissent les acteurs du tourisme ?

Promotions, bouche-à-oreille, uniformisation du voyage : d’où vient la problématique de la gestion des flux ?

Le terme “gestion des flux” est apparu ces dernières années pour désigner les moyens et solutions mises en place face aux phénomènes de saturation des espaces touristiques.  

La problématique se renforce avec les modes de voyage et les comportements touristiques de notre époque. Celle-ci se distingue par trois axes :

L’accessibilité aux voyages :

Aujourd’hui, rechercher, comparer et réserver un voyage est simplifié grâce aux outils numériques. A l’aide d’internet le voyageur peut s’informer et découvrir des offres tout le long de l’année à des prix différents. Aussi, le développement des vols low cost a démocratisé le tourisme et favorise les déplacements tant personnels que professionnels. Selon l’UAF, le trafic low cost a contribué à hauteur de 93.6% à l’augmentation du trafic aérien en France.

Les courts séjours :

Les courts séjours se sont accrus d’année en année. Le voyageur a ainsi tendance à séjourner seulement quelques jours sur un territoire. Selon une étude du cabinet Raffour, en 2018, 66% des Français de 15 ans et + sont partis en séjours de loisirs, soit +2 points par rapport à l’année 2017. Un résultat présenté par une augmentation des courts séjours marchands et notamment « des city-breaks », avec 20,6 millions de Français partis durant l’année, soit 38%.

Cet engouement n’a pas que des avantages. Par exemple, la ville de Venise est victime de ce type de voyage : les places, les musées et autres monuments sont difficiles d’accès, voire inaccessibles. Venise a dû mettre en place des mesures afin de réguler la présence touristique qui avoisine une fréquentation annuelle des 30 millions de visiteurs.

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Le choix des destinations :

Selon une étude menée par Expedia, 23% des personnes sondées trouvent des idées de voyage en fonction des contenus partagés sur les réseaux sociaux.

Source d’inspiration quasi inépuisable, le réseau social Instagram joue un important rôle dans nos choix décisionnels. Selon une étude internationale menée par One Poll, l’instagrambilité d’une destination influence 42 % des Français dans son choix de vacances.

Quelles sont les solutions pour maîtriser la gestion des flux touristique ?

Ces dernières années, des mouvements et des mesures sont apparus. Les destinations ont alors mis en place des alternatives pour préserver et protéger le patrimoine tout en assurant le confort des leurs habitants.

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Par exemple, la cité fortifiée de Dubrovknik à mis en en place un compteur à l’entrée de la ville afin de limiter l’accès à 8 000 visiteurs par jour. L’objectif est de conserver l’aspect authentique et historique de la ville. D’autres sites tels que le Machu Pichu et le parc Güell de Barcelone ont aussi mis en place ce type de quotas pour assurer la pérennité et la conservation du territoire.

L’agence de promotion de la ville de Londres (London&Partners) a lancé une application gratuite en 2017 qui se nomme Play London with Mr Bean. L’objectif de ce projet consiste à proposer aux visiteurs une visite interactive et immersive de la ville sous forme de jeu afin de réduire le surtourisme dans certains lieux. Une stratégie gagnante car en octobre 2018 l’application à été téléchargée près de 400 000 fois.

La communication s’avère aussi l’une des solutions pour répondre à la problématique. Au Danemark, la ville de Copenhague à marqué le coup en alliant légende et découverte. Avec pour message “ Telling the alternative stories outside the city center” l’objectif de la campagne est de montrer aux touristes que des lieux extraordinaires sont à découvrir en dehors de la ville.

Pour conclure, les villes doivent soit s’adapter en proposant des mesures parfois radicales, soit mettre en place des solutions alternatives. Les parcours hors des sentiers battus et l’incitation à la découverte de l’ADN d’une ville se développent, et ce, dans le respect des locaux.